La commune de Marignac est située dans le couloir naturel de la Garonne et connaît dès le Xe siècle av. J.C. des vagues de peuplements indo-germaniques. Le nom de Garonne leur serait dû. Les « Garumni », peuplades liguro-celtes, occupèrent la rive gauche de la Garonne. Les tribus « Gautus » et « Marignaous » s’installèrent dans ce bassin. Dans l’Antiquité romaine, les gisements de marbre de la montagne de Rie sont l’objet d’une intense exploitation, surtout au IIe siècle. Alors située en périphérie de Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand de Comminges), la localité de Marignac est desservie par deux grandes voies romaines qui mènent de Luchon au val d’Aran et la vallée de la Garonne.
Le village proprement dit est fondé au XIIe siècle. Au Moyen Âge, le village fait partie de la châtellenie des Frontignes et du comté de Comminges. En 1268, une charte attribue aux habitants un régime consulaire, la jouissance des montagnes et des vacants. En 1312, Philippe IV le Bel confisque les biens des Templiers (parmi lesquels la chapelle de Saint-Martin) ; le roi de France devient alors coseigneur de Marignac. En octobre 1667, Louis de Froidour envoyé par Louis XIV en mission comme commissaire réformateur des Pyrénées, passa à Marignac et sut y conserver aux paysans l’usage qu’ils faisaient des domaines montagnards.
Avant la Révolution, le village est essentiellement agricole, l’élevage et la production laitière viennent compléter ces premières activités. Le XIXe siècle fait connaître au village un essor du fait de quelques personnalités. C’est ainsi, qu’en 1877, une fruitière est installée au château d’Espouy, appartenant à Henri Ebelot, maire de Toulouse. En 1917, des usines hydroélectriques et électrochimiques sont implantées. L’industrie remplace progressivement les activités agricoles. Marignac a été le lieu de l’unique production de magnésium (métal léger) en France et employait dans les années 80 jusqu’à 400 salariés. Le 18 avril 2001, la direction de l’usine Pechiney Electrométallurgie annonce la fermeture de cette usine (215 salariés). Ne subsiste dès lors que l’activité de recyclage des déchets de magnésium de classe I. L’usine est rachetée par la société espagnole Ferro Atlantica, puis revendue à un industriel canadien. Après de multiples problèmes auxquels la direction n’a pas pu faire face, le tribunal de commerce de Saint-Gaudens a été chargé de la liquidation de l’usine. Quatre repreneurs ont proposé une offre. Après de longues délibérations, l’usine a été attribuée le 2 mars 2009 à la société allemande Almamet implantée en Allemagne et spécialisée dans le recyclage du magnésium. L’usine ne compte plus que cinq salariés début 2011 et ferme définitivement au mois d’août 2012 après avoir licencié le personnel.
L’église
L’église paroissiale date du XIIe siècle. Elle a été remaniée au XIXe siècle. Elle abrite entre autres, les écus en marbre des vieilles familles nobles de Marignac, telles les Pardaillan, les Sicard de Miramont, l’écu des comtes de Comminges, et probablement celui de Saint Pierre. La commune compte encore trois chapelles ; la chapelle Saint-Martin (Xe et XIe siècles) rénovée en 2005 fut l’un des sièges des Templiers, la chapelle du Calvaire (au pied de la montagne de Rie), et la chapelle saint Roch (entre le village et le hameau de Saint-Martin) et trois châteaux : celui d’Espouy, celui de Sacère (accolé à l’église et partiellement détruit à la Révolution), et le château Lucien Saint.
Autre patrimoine
Une ancienne tour de guet (datant vraisemblablement de l’époque gallo-romaine) rénovée en 2003, communiquait avec les autres tours de la vallée de la Pique. Cette tour portant le numéro 14, selon la carte dressée par l’ingénieur Tousaint Lézat, fait partie d’un ensemble de 19 tours qui formaient un grand système de signaux servant à prévenir la plaine et à avertir les vallées.
Une gentilhommière se trouve à l’entrée du village sur la route principale, nommée « Les Bengalis » (qui fut une ancienne maternité dirigée par Madame Boyer, sage-femme, laquelle avec sa sœur Madame Bielsa, également sage-femme, installée à Luchon, virent naître la majorité des enfants du canton jusqu’à la fin des années 1970).
La fontaine dite « fontaine de Sabarrère » ou « fontaine aux canards » date de 1878.
La mairie, ancien consistoire qui en 1893 accueille le groupe scolaire de la commune et qui désormais remplit pleinement les fonctions de mairie.
Le monument aux morts, inauguré le 7 septembre 1920 en la mémoire des 39 habitants de Marignac morts pendant la Première Guerre mondiale.
Le pont Saint-Laurent est le plus vieux pont de la commune.
Des thurifères (le genévrier thurifère ou genévrier à encens (juniperus thurifera) est une espèce d’arbres de la famille des cupressacées) poussent sur la montagne de Rie, bénéficiant d’un micro climat. C’est une espèce très menacée. Il est parfois appelé cèdre d’Espagne, genévrier à résine odorante, genévrier d’Espagne ou genévrier de France). Environ 300 ont survécu à l’incendie de 2003 dû à la foudre.
Une dizaine de vestiges d’anciens moulins : au pont de la Mouline (moulin à minerais), au quartier Saint-Martin (un moulin Assié (à scier), au château d’Espouy (un moulin Assié et à farine), sous la chapelle de Saint-Roch (un moulin battant), au village (le moulin de chez « Laourens », « la molo de Jouandrin », le moulin de chez « Compay »), dans la plaine (« la molo d’Andriou »).
Un TMVA : Tramway de Marignac au Val d’Aran a circulé près de 40 ans, de 1914 à 1952.
De 1952 à 1954, il ne servit qu’au transport de la chaux des fours (à chaux) situés à l’entrée de Saint-Béat, quartier de Rapp, à l’usine de Marignac S.P.A. (société des produits azotés) où elle servait à la fabrication du carbure de calcium. Ces fours ont été démolis en 2001 par la société O.M.G. (actuellement OMYA) qui exploite le marbre de la montagne.
En 1881, la commune de Marignac se dota d’un corps de sapeurs-pompiers, mais en 1946, c’est le corps des pompiers de Saint-Béat qui, à titre cantonal, prit le relais. C’est le 6 février 2010 que de nouveaux locaux ont été inaugurés rue de l’usine à Marignac, en remplacement des locaux vétustes de Saint-Béat.
(Source Wikipédia)
Présentation de la Chapelle Saint-Martin (XIe siècle)
La chapelle St Martin est située à un kilomètre au sud du village dans la partie basse du Val du Burat, sur la rive droite.
La chapelle est implantée sur un promontoire rocheux dominant le ruisseau qui coule une vingtaine de mètres en contrebas.
Bâtie à l’extrémité d’un assez vaste plateau, elle permet d’imaginer que c’était là l’emplacement du vieux Marignac, dont les habitations devaient s’échelonner sur les hauteurs du Burat.
Elle a été édifiée sur les vestiges d’un temple de l’ère chrétienne, dédié à Jupiter.
La chapelle St Martin présente un plan simple à nef unique à une seule travée avec un chœur et une abside semi-circulaire à retraite orientée à l’est.
En plan, l’édifice laisse apparaître au niveau de la nef une irrégularité flagrante. En effet, le mur sud n’est pas parallèle au mur Nord et décrit une courbe assez prononcée vers le nord-ouest.
L’accès à l’intérieur de l’édifice se fait par deux portes. Une première s’ouvre au centre du mur sud avec un linteau et des piédroits taillés en marbre. La seconde porte au centre du mur nord, présente un arc plein cintre à l’extérieur et un linteau horizontal à l’intérieur.
Le chœur présente une voûte en berceau plein cintre limitée à l’ouest par un arc doubleau, lui aussi à arc plein cintre, retombant sur les deux piliers engagés.
Les Templiers de Saint-Jean de Jérusalem ayant fondé la Commanderie de Juzet Frontès au pays de Luchon, mirent en place des Etablissements Hospitaliers, destinés à secourir voyageurs et pèlerins, très nombreux à être attirés par les mérites de Saint-Jacques de Compostelle en Galicie. Ces voyageurs empruntaient alors les chemins de l’époque : chemins de montagne peu sûrs et surtout dangereux.
Saint-Martin fut l’un de ces sièges hospitaliers.
Il se trouvait au carrefour du chemin qui venait du Val d’Aran par le col de Couret et de celui qui rejoignait la vallée du Luchon, par le Couralet de St-Jammes.
(Source Les Rubans du Patrimoine)